Mais aussi Sami, Joos, Monelle, Lili, Clémence.
J’ai publié récemment sur mon blog personnel, la licorne et ses bouquins, des articles sur deux romans ados/young adult qui auraient tout à fait pu être publiés sur ce blog.
Deux romans historiques où des jeunes femmes vont faire face à l’adversité, vont grandir, murir, s’affirmer.
Deux romans très différents, mais deux énormes coup de coeur pour moi.
D’un trait de fusain de Cathy Ytak, donc (Talents Hauts, 2017).
1992. Mary, Monelle, Julien et Sami sont lycéens dans une école d’art. En cours de dessin, leur modèle préféré s’appelle Joos. Il est jeune, libre et beau. A l’âge des premières expériences amoureuses, l’épidémie de sida s’immisce brutalement dans leurs vies. La plupart des adultes se taisent et semblent ignorer la tragédie. Mary décide de briser le silence, d’affronter le regard de ses parents, de la société, et de s’engager.
Pourquoi en parler aussi sur Fille d’Album ?
- parce que c’est le portrait d’une jeune fille venue d’une famille étouffante, méprisée parce qu’elle est née fille, qui va grandir et trouver la force de s’affirmer, de militer, d’agir
- parce que ça parle du corps des femmes, sans tabou. De celui de l’héroïne, élevée dans la haine de celui-ci et qui parviendra à se le réapproprier, du corps représenté, dessiné, etc
- parce que ça parle de sexualité sans tabou ni stéréotypes, de masturbation, de rapports sexuels, et que non, clitoris n’est pas un gros mot.
- parce que ça parle d’homosexualité, sans la réduire à l’homophobie et au sida
- parce que ça parle d’homophobie
- parce que ça parle du sida, d’Act Up, de militantisme
- parce que ce roman est superbe et que j’ai envie de le faire lire !
Là où tombent les anges de Charlotte Bousquet (Gulfstream, 2015)
Solange, Lili et Clémence. En 1912, ces trois couturières découvrent la vie parisienne. Solange épouse Robert Maximilien, qu’elle n’aime pas et qui est tyrannique mais qui lui apporte un certain confort. Elle s’occupe de sa vieille tante maussade. Lili, audacieuse et joyeuse, se produit comme chanteuse dans les cabarets. Clémence, jeune ouvrière, tombe éperdument amoureuse de Pierre. Mais la guerre arrive…
Pourquoi en parler aussi sur Fille d’Album ?
- parce que c’est le portrait d’une jeune fille venue d’une famille maltraitante, dans une société où les femmes ont très peu de libertés, qui va grandir et trouver la force de s’affirmer, de trouver une place
- parce qu’au delà de l’héroïne, ce sont toutes les femmes qui se croisent dans ce roman: des bourgeoises, des ouvrières d’usines de munition, des veuves de guerre, des artistes, des journalistes…
- parce qu’alors que l’Histoire met généralement en avant les hommes, ici ce sont des figures historiques féminines que l’on découvre, militantes, journalistes, artistes…
- parce qu’on y parle de mariage abusif, de viol conjugal
- parce que l’héroïne est bisexuelle, que plusieurs personnages secondaires sont lesbiennes
- parce que ce roman est superbe et que j’ai envie de le faire lire !
J’ai mis ici l’accent sur ce qui me semblait important et intéressant du point de vue des représentations. Des aspects qu’on voit rarement dans la littérature pour ado. Mais on ne peut bien sur pas réduire ces romans à ces listes. J’espère avoir montré comment ils m’avaient emporté dans les articles en lien !