école

Les liens du moment (avril 2019)

Je commence par un peu d’autopro :

La petite bibliographie que j’ai faite pour mon intervention en classe a également été mise en ligne sur le site des bibliothèques de la ville de Paris.

J’ai aussi parlé un peu de lutte contre les clichés dans les livres de jeunesse avec une journaliste de Grazia. Qui a interrogé plein d’autres personnes super intéressantes. Ca donne ce chouette article (même si y’aurait des trucs à dire sur certains albums choisis pour l’illustrer…).

 

Nouveautés de l’édition jeunesse

  • Les éditions Talents Hauts viennent de créer une nouvelle collection, les plumées, rééditant des textes de femmes qui ont eu du succès lors de leur publication mais sont tombées dans l’oubli. Voilà un article du monde et un article d’Actualitté présentant ce projet. plumées
  • Planète Diversité publie chaque mois la liste des romans ados/jeunes adultes publiés abordant des questions LGBT ou plus largement de diversité. Voici la liste d’avril 2019.
  • Sophie Gourion, militante féministe, a publié récemment chez Gründ les filles peuvent le faire aussi ! / les garçons peuvent le faire aussi !, album déconstruisant les stéréotypes de genre. Elle le présente sur son blog et en parle dans cette interview. (je vous en reparle !)filles garcons

 

Bibliographie

Pour fêter la Journée internationale des droits des femmes, le Centre National de Littérature pour la Jeunesse a mis à l’honneur des héroïnes de la littérature jeunesse, à travers un abécédaire de personnages féminins. « Soit 26 héroïnes d’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui, d’album, de roman, de conte ou de bande dessinée… » d’Adèle Blanc-Sec à Zita de Boule à zéro, en passant par Mireille des petites reines de Clémentine Beauvais ou par Maman Quichon…

Analyse des stéréotypes dans la littérature jeunesse

  • Une vidéo des castors éclairés tournés à l’occasion du salon du livre de Montreuil où ils donnent la parole à des éditeurs  et qui me semble être une bonne introduction à ce sujet.

 

  • Un podcast cette fois ! Lors du salon du livre de Paris, l’émission de france culture « être et avoir » a enregistré une émission sur la révolution féministe de l’édition jeunesse. Y participent Sophie Gourion, autrice, Laurence Faron, éditrice chez Talents Hauts, Marianne Zuzula, éditrice à La Ville Brûle et Nelly Chabrol Gagne, enseignante chercheuse.

 

  • Encore un podcast passionnant, Miroir miroir, « Livres pour enfants, ce reflet déformant » où Laura Nsafou s’interroge : « que faire pour que les livres pour enfants soient plus inclusifs ? Quel rôle peuvent jouer les lecteur·trice·s, les parents, les écoles et les maisons d’édition pour une littérature jeunesse plus universelle ? »

 

  • Une journée d’étude a eu lieu à l’ESPE de Paris intitulée « littérature jeunesse, genre, discriminations ». Le programme : Isabelle Collet : Former à une pédagogie de l’égalité ; Anne Schneider, Vers l’égalité filles/garçons: métiers, jeux et rôles dans la littérature de jeunesse ; Laurence Joselin, Les filles et femmes handicapées dans les albums: les figures invisibles? et une Présentation des Éditions Talents Hauts. Vous pouvez retrouver un LT de la journée ici.

 

 

  • Dans sa thèse de 2013, Le genre et les modèles amoureux dans la littérature de jeunesse : eléments de compréhension de l’éducation sentimentale des jeunes en France, Virginie Houadec a travaillé sur la liste de référence de livres jeunesse de l’éducation nationale pour le cycle 3. Elle se demande « Comment, à travers l’étude de la littérature de jeunesse, analyser la permanence du modèle amoureux illustré par le couple « bonne ménagère, prince charmant » et les transformations ou les déclinaisons de ce modèle ? Les livres pour la jeunesse enregistrent-ils ces changements ? Les reflètent-ils ? Comment et jusqu’où ? Les valeurs et les modèles amoureux mis en scène sont-ils différents selon le sexe du personnage ?« 

 

Les acteurs et actrices du livre s’engagent…

  • L’association DIVEKA, qui « fait la promotion et valorise la littérature jeunesse, les séries TV, les films et toutes les oeuvres culturelles à destination du jeune public, faisant la part belle à la diversité, qu’elle soit mélanique, culturelle, de genre, d’identifications sexuelles mais aussi le handicap », a son nouveau site, tout beau tout neuf !
  • Un article d’Actualitté présentant les sensitivity readers, qui « traquent les extraits pouvant être reçu comme racistes, homophobes, ou encore misogynes par le public et qui pourraient échapper à l’auteur ».
  • La charte des auteurs et illustrateurs jeunesse s’engagent en lançant un « plan d’action Egalité« . Elle annonce, entre autres, la « nécessité de faire un état des lieux » via une enquête interne concernant les droits d’auteur, revenus accessoires, invitations en salons, attribution de bourses, prix littéraires dotés… et « questionner également la place des stéréotypes filles-garçons dans les ouvrages de littérature de jeunesse ». Elle prévoit l’organisation d’un colloque et des ressources sur ces sujets seront mises en ligne sur son site. Son nouveau président, Guillaume Nail, s’était déjà engagé sur le sujet en juin 2017 dans cet article très intéressant.

Leur première action a été de s’associer à la Ville de Cherbourg-en-Cotentin pour créer un prix de littérature jeunesse récompensant un ou une jeune auteur ou autrice qui favorise plus d’égalité en luttant contre les stéréotypes.

sélection livres

Ce prix égalité jeunesse est présenté sur le site de la Charte et celui d’Actualitté.

La première édition a récompensé Catherine Castro et Quentin Zuttion pour Appelez moi Nathan.

  • Vous êtes inscrits à la newsletter face de féministe ? Une « newsletter mensuelle pour une littérature jeunesse engagée ». Elle partage plein de ressources intéressantes et elle est beaucoup plus régulière que moi !

 

En bibliothèque

 

A l’école

Composé de fiches pratiques, il aborde de nombreux sujets (du contenu des cours de français à l’aménagement de la salle de classe, en passant par l’éducation sexuelle ou les formulaires d’inscription). La littérature jeunesse sert de support pour plusieurs sujets.

 

  • Un enseignant de CP s’interroge (entre autre) sur l’influence des stéréotypes de genre sur les emprunts de ses élèves à la bibliothèque. Et c’est passionnant : « Dans le cas présent, ma volonté de laisser les élèves libres dans leur lecture et leur exploration du fond de la bibliothèque semble participer à reconduire l’ordre du genre. Ce constat est double : à la fois, les choix des élèves sont extrêmement déterminés par leur genre, mais aussi et surtout, ces choix portent sur des ouvrages mettant en scène des représentations extrêmement outrées et stéréotypées des genres et des relations de genre (…) Cependant, il n’est pas possible pour moi de renoncer à la liberté de choix des élèves. »

 

 

 

Parler d’égalité filles/garçons avec des CM2

J’ai eu l’occasion récemment d’intervenir dans deux classes de CM2 pour parler d’égalité filles garçons. Et j’ai eu envie de vous parler un peu de mon intervention, même si c’était une première expérience et qu’elle est largement perfectible.

J’avais demandé qu’une instit demande aux élèves de sa classe, de me dessiner « une fille et un garçon », sans plus de consigne que ça. Le but c’était de partir de leurs représentations (et j’en ai tiré plein d’enseignements).

On a démarré de deux façons différentes. Dans la première classe, je leur ai proposé d’écrire dans deux colonnes ce qui d’après eux était « pour les garçons » ou « pour les filles ». Quelques uns ont lu ce qu’ils avaient noté. Cela concernait essentiellement les tenues vestimentaires et les métiers. Ensuite, j’ai demandé : « est-ce que vous pensez que les filles peuvent faire tout ce qui est dans la colonnes « pour les garçons » et inversement ? On m’a dit oui pour presque tout. Sauf pour « porter une robe » pour les garçons et certains métiers physiques pour les filles (maçon, bucheron, forgeron).

Dans la seconde classe, je leur ai proposé certains dessins et leur ai demandé : est-ce qu’on reconnait tout de suite qui sont les filles et qui sont les garçons. Est-ce qu’on le voit du premier coup d’œil ? Comment ?

Le rose, les cheveux longs, les robes pour les filles, les couleurs plus sombres, les cheveux courts, la barbe pour les garçons.

 

J’ai ensuite demandé s’ils pensaient que ces différences étaient naturelles. Et s’ils pouvaient me donner des exemples de différences naturelles entre les hommes et les femmes. Dans une des classes, un des élèves m’a répondu que les garçons avaient les cheveux courts et les filles les cheveux longs. On a donné des contre exemples.

Et on en est venus aux différences biologiques entre les hommes et les femmes. Quelles sont elles ? Dans la première classe une fille m’a immédiatement donné l’exemple des règles, et tout a été dit naturellement. Cependant, s’ils connaissaient le mot « pénis », le mot « vulve » leur était inconnu. Dans la seconde classe, il y a eu d’abord une grosse réserve pour parler du corps. Quand j’ai demandé ce qu’avaient les femmes que les hommes n’avaient pas, une gamine a montré sa poitrine sans oser prononcer le mot « seins ». Alors que je parlais de ça, un gamin ricanait, et son copain le reprenait en disant « mais c’est pas drôle !! ». Je suis alors intervenue en disant que parfois on riait pour cacher sa gène et que ça ne me posait pas de problème que quelqu’un rie tant que ce n’était pas de la moquerie. Un garçon a dit le mot pénis. Quand j’ai demandé s’ils savaient comment s’appelait le sexe de la femme, le premier mot qui a été dit, c’est « la fleur ». Puis une des filles m’a répondu « l’utérus ». J’ai donc expliqué que l’utérus était une petite poche à l’intérieur, où un bébé pouvait se développer si la femme le voulait, et que le passage qui le reliait à l’extérieur s’appelait le vagin. A ce moment là, une petite fille a osé dire le mot vulve. C’était important à mes yeux de leur donner ce vocabulaire, des mots qui ne soient ni enfantins (zizi, zezette) ni vulgaires.

Tout ça pour arriver aux notions de sexe et de genre, même si je n’ai pas utilisé les mots :

Capture d’écran 2019-02-19 à 13.24.26Sur comment distinguer les unes des autres, j’ai expliqué qu’on pouvait regarder si c’était des différences qu’on retrouvait toujours et partout ou si c’était seulement maintenant. Je suis partie de la question de la robe/jupe et utilisé cette double page du magnifique Costumes de Joelle Jolivet (Les grandes personnes, 2013) pour expliquer que ce n’était pas depuis toujours et partout que la robe était reservée aux filles.

costumes jollivet

L’exemple de Jules César, figure connue des enfants, qui portait des jupes et était non seulement militaire mais général les a beaucoup marqué.

 

On a continué, avec la 2e classe, avec ce tableau des enfants Habert de Montmor, par Philippe de Champaigne, au milieu du XVIIe siècle, avec cette question toute simple : à votre avis, combien y’a-t-il de filles, combien y’a-t-il de garçons ?

enfants bleu:rose

La réponse fait beaucoup moins l’unanimité parmi les élèves que dans les dessins du début ! L’occasion de montrer que les codes évoluent, que contrairement à aujourd’hui, les petits garçons portent des robes et qu’on les habille en rose ! (pour info, il n’y a qu’une fille, au centre, les autres sont des garçons).

On a alors pu aborder la question des stéréotypes. On les a comparé à des cases dont la société ne voulait pas qu’on sorte.

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(la définition vient de la ligue des super féministes de Mirion Malle). Je leur ai demandé d’autres exemples. J’ai eu le garçon qui fait de l’équitation même si on lui dit que c’est un sport de filles. Un groupe de footballeuses dans la deuxième classe.

 

Je leur ai ensuite posé la question : en quoi les stéréotypes sont embêtants ?

– les moqueries sont abordées immédiatement. Nous parlons aussi de harcèlement.

– je leur parle aussi d’autocensure. De la difficulté de se projeter hors des cases quand on manque de modèles. Une des classes venait de lire le chouette garçon rose malabar de Claudine Aubrun (Syros, 2018), où le héros rêve de devenir sage-femme : lui a un modèle (un ami de ses parents fait ce métier), mais même comme ça, c’est compliqué d’assumer un choix à contre-courant !

Bien sûr, je suis bien décidée à leur lire des albums ! Je leur lis donc, pour « conclure » cette première partie, Ni poupées ni super-héros de Delphine Beauvois et Claire Cantais (la ville brûle, 2015) dont j’avais parlé ici.

ni poupée ni super héros

Dans une des classes, un garçon m’interroge sur cette page :

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L’occasion d’aborder (très rapidement) la question du consentement, d’insister sur le fait que le non de l’autre doit TOUJOURS être entendu et respecté.

Dans une des classes, j’ai modifié un peu ma présentation parce que l’instit avait déjà parlé un peu des stéréotypes, donc j’ai pu passer plus vite sur certaines parties, mais n’avait pas abordé le m’a demandé si je pouvais aborder le fait qu’on peut aimer qui on veut, parler aussi d’homosexualité. J’ai donc choisi de lire le très bel album de Cathy Ytak et Daniela Tieni, ça change tout (l’atelier du poisson soluble, 2017) dont j’ai un peu parlé ici. Etre amoureux, ça change tout. Que ce soit d’un garçon ou d’une fille, ça ne change rien.

ça change tout

 

Mais même si cette première partie sur l’importance de pouvoir se détacher des stéréotypes, que l’on soit une fille ou un garçon, est très importante, je n’en voulais pas m’arrêter à l’idée que cela pesait autant sur les garçons que sur les filles. Parce que non, les stéréotypes ne touchent pas les hommes et les femmes de la même façon dans notre société. Parce que oui, on vit dans une société inégalitaire et patriarcale (non, je ne leur ai pas dit comme ça ^^).

Dans la seconde classe, j’ai alors lu A calicochon d’Anthony Browne (Kaléidoscope, 2010, 1e édition 1987).

a calicochon

Dans cette famille, la mère s’occupe de l’intégralité des tâches ménagères pendant que son mari et ses fils glandent sur le canapé. Jusqu’au jour où elle en a marre et se casse en leur laissant ce mot « vous êtes des cochons ».

Ce livre a déclenché, comme à peu près à chaque lecture, beaucoup de réactions. Et comme à chaque fois, des gamins m’ont dit « oui moi c’est comme ça chez moi ». Ou « moi mon père il aide un peu ». D’autres au contraire soulignent qu’ils aident leur mère. Une petite fille en garde alternée soulignait que du coup son père faisait la même chose que sa mère. Un autre enfant racontait que chez lui, c’était sa mère qui rentrait tard du travail donc son père qui s’occupait des tâches ménagères.

J’ai donc dit que la répartition dépendait des familles, et dépendait de beaucoup de critères. Mais je suis revenue aux études de l’INSEE et j’ai rappelé qu’en moyenne, les femmes font 3h26 de tâches ménagères (ménage, cuisine, bricolage, courses, lessive, s’occuper des enfants) par jour, les hommes 2h. Donc elles ont moins de temps libre que les hommes pour les loisirs. 

Sautant du coq à l’âne, je leur ai demandé de me citer des présidents de la république française. Les mômes ont tout de suite vu où je voulais en venir : que des hommes. Et si on revient à l’échelon plus local… 16% des maires sont des femmes (mais c’était le cas dans les deux communes où je suis intervenue ^^). Je leur ai rappelé que le droit de votes des femmes, c’était en 1944 (un enfant connaissait la date !). Et que donc mon arrière-grand-mère accompagnait mon arrière-grand-père mais n’avait pas le droit de voter.

Troisième exemple utilisé pour montrer les inégalités hommes/femmes : la cour de récré.  Avec cette image (source) :cour de récré

Et la question : est-ce que c’est comme ça dans votre école ? Dans la première classe, l’instit, qui est aussi la directrice de l’école, explique que c’est pour ça que le foot est interdit pendant les récrés, afin de mieux partager l’espace. Bien sûr, le « mais les filles sont nulles c’est pour ça qu’elles ont pas le droit de jouer/qu’elles sont dans les cages » arrive vite. On discute, on parle de l’opportunité de s’exercer, de s’entrainer, qui permet de progresser et de mieux jouer. On parle aussi de la notion de sport d’équipe et de l’importance du jouer ensemble, au lieu de la valorisation du niveau individuel. On parle du club de foot voisin où les filles sont apparemment nombreuses mais où les entrainements ne sont pas mixtes.

De ces trois exemples, on tire la notion d’inégalité entre les hommes et les femmes. Et de la nécessité de la combattre. Et on en arrive au féminisme.

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Et je suis drôlement contente d’en être arrivée là !

 

Je me suis ensuite attaquée plus frontalement à mon sujet de prédilection : la question de la représentation.

J’avais prévu de débuter avec ce slide sur les personnages de contes et leur représentation, mais on est passé dessus beaucoup plus rapidement que ce que je pensais.

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Finalement, cet extrait de la ligue des super féministes de Mirion Malle (la ville brûle, 2019) a été plus parlant. fullsizeoutput_5d4f

Je me suis aussi appuyé sur ce livre pour parler des représentations (tout ce bouquin est très bien et cette double page est à la fois précise et accessible c’est un super boulot) :

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Et expliqué que des chercheurs, des sociologues avaient montré que les représentations avaient un impact. On a pris l’exemple d’une petite fille qui veut devenir scientifique. Quel impact si les livres, les séries ne montrent que des hommes, que les scientifiques interviewés à la télé où dans les journaux sont des hommes, que les scientifiques dont elle entend parler à l’école ne sont que des hommes ?

Il était important pour moi de ne pas être culpabilisante ou jugeante sur les choix des enfants. J’ai donc insisté grâce à cette image sur la liberté de choisir ce qu’on aime, de lire et de regarder des choses même si on a conscience que c’est stéréotypé. Que je n’étais certainement pas là pour dire aux filles de ne plus lire de livres « pour filles » et aux garçons de ne plus lire de livres « pour garçon », juste de réfléchir sur ce qu’on lit et peut être essayer d’apporter un peu plus de diversité.

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Cela donne aussi la possibilité de détourner les stéréotypes, d’en rire (j’avais à ce moment là prévu de lire la pire des princesses d’Anna Kempt et Sara Ogilvie (Milan, 2013) et parler du détournement des contes traditionnels, mais je n’ai pas pu récupérer le bouquin à temps…).

Je voulais aussi parler un peu de la notion de marketing genré. Pour cela, on est parti des collections « bibliothèque rose » et « bibliothèque verte » dont j’avais déjà parlé ici.

Image 3

Ceux qui fabriquent les livres différencient donc les livres « pour filles » et « pour garçons ». On a parlé des thèmes, des couleurs, mais aussi des positions des personnages  : les garçons sont dans l’action alors que les filles posent. Le but là encore : avoir consciences des cases, rappeler qu’on n’est jamais obligé d’y rester.

Je soulève ensuite la question des modèles, en partant de documentaires et d’une question simple : combien y’a-t-il, à votre avis, d’homme et de femmes dans chacun de ces livres ?

(respectivement 4 femmes sur 50, 16 femmes sur 100, 7 femmes sur 40 et 6 femmes sur 40)

Pourquoi c’est embêtant ?

Je reprends l’exemple de la petite fille qui voudrait être scientifique. Une gamine s’écrit alors : « mais il y a des femmes scientifiques, aussi ! » Moi : « bien sûr, est-ce que vous pouvez m’en citer ? » Tous ont cité Marie Curie. Mais personne n’a su donner d’autre noms. Je leur ai alors montré les dépliants de Maman rodarde (que vous connaissez tous, j’imagine, sinon il faut vite les découvrir !), en leur disant qu’ils allaient pouvoir en découvrir plein d’autres. J’ai regretté de ne pas avoir prévu la chouette affiche d’Elise Gravel sur le sujet.

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J’ai souligné l’importance de la diversité des modèles, pour que chacun puisse se projeter dans les livres, mais aussi découvrir des personnages et des fonctionnements différents de ceux qu’il voit au quotidien. Parlé de l’importance de voir des femmes, mais aussi des personnages racisés, des personnages handicapés, etc, dans toutes les situations.

J’ai dit qu’heureusement, il y avait une prise de conscience sur cette question ces dernières années.

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Certains ont fait le choix d’un livre présentant autant de femmes que d’hommes, et prenant soin de visibiliser les femmes dès la couverture.

D’autres ont fait le choix, pour rééquilibrer, de faire des livres avec que des femmes (j’en ai pris 3 un peu au hasard, mais je vous prépare une présentation de ces bouquins de portraits de femmes).

Je leur ai pour finir distribué une petite bibliographie que vous pourrez retrouver ici 

 

Et j’ai fini par une lecture, un de mes albums préférés, la fée sorcière de Brigitte Minne et Carll Cneut (il en existe deux éditions différentes, là j’avais la première (Pastel, 2000), mais je vous mets aussi la seconde (école des loisirs, 2017) déjà parce qu’elle est sublime même si la couverture est moins parlante, et parce que c’est l’édition qui est actuellement disponible).

 

J’ai ensuite affiché ces trois affiches d’Elise Gravel.

Et les enfants ont eu un temps libre pour regarder ces affiches, les livres de la bibliographie que j’avais apportés, les dépliants antisexistes de Maman Rodarde (les filles et les garçons) qui avaient été imprimés, discuter. Cela permettait des échanges moins formels. Dans une des classes, cela s’est fait entre eux, la plupart des enfants se sont plongés dans des bouquins. Dans l’autre, par contre, ça a été un moment de discussion à partir des dépliants. Ils ont commencé par chercher les photos de femmes à la tête rasée, parce que nous avions abordé le sujet des cheveux en début de séance, puis se sont emparés de l’ensemble des dépliants. Ça a été l’occasion de définir les mots « homosexuel », « bisexuel », « trans » et nous avons pas mal parlé de transidentité. C’est intéressant de voir que les seules images qui ont provoqué des réactions horrifiées des filles comme des garçons, ce sont les femmes avec des poils. D’ailleurs, en début de séance, lorsque j’ai parlé de différences biologiques, les poils ont été présentés comme masculins et j’avais déjà rappelé que les femmes aussi en avaient et que l’épilation était bien une pratique culturelle.

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Voilà, j’espère que ce n’est pas trop brouillon, je pensais au départ juste présenter le PPT utilisé mais je me suis rendu compte que ça n’avait pas de sens sans les commentaires, sans les réactions des enfants. Et puis même si j’avais beaucoup préparé ces interventions, je tenais aussi à laisser de l’espace pour des échanges plus libres, pour laisser dévier la conversation. On a entre autres, suite à des questions, parlé de Malala, du match de rugby féminin passé la veille à la télé, etc. Si le power point vous intéresse, n’hésitez pas à me le demander !

Les liens du moment (4 avril 2016)

Litterature jeunesse

Une super sélection par Kaleidoscope Quebec de livres jeunesse pour un monde égalitaire. Cette sélection, qui a pour sous-titre « Osez un monde inclusif où chaque enfant peut être lui-même » comporte les catégories suivantes : égalité des sexes, affirmation de soi, diversité corporelle, diversité culturelle, diversité familiale, diversité fonctionnelle (aborde la notion de handicap), diversité de sexe et de genre, société. Elle rejoint ma liste de bibliographies.

Construire son identité de garçon : les représentations de la masculinité dans la littérature de jeunesse par Anne-Marie Dionne.

Des histoires de princesses (qui ont autre chose à faire que d’attendre le Prince charmant) chez Une femme et des livres (en attendant la suite de ma série sur les princesses, à laquelle je me remets dès que je trouve un peu de temps pour le faire).

Des livres pour enfants sur l’identité de genre, la transidentité : un article de Bob et Jean-Michel à propos de deux livres publiés au Rouergue et une vidéo de Princesse, la chaîne d’un autre genre.

Actualitté présente la maison d’édition Goater qui propose des livres contre les stéréotypes. 

Je vous ai déjà parlé des Culottées de Peneloppe Bagieu, j’ai particulièrement apprécié le portrait de Tove Jansson, créatrice des Moumines, d’autant plus, que, pleine de stéréotypes moi-mêmes, j’étais jusque là persuadée que c’était un homme.

Un article de la Nébuleuse sur le chouette Riposte de Jessie Magana.

Les livres jeunesse qui me font de l’oeil :

Elisabeth Brami et Estelle-Billon Spagnol publient chez Talents Hauts la déclaration des droits des mamans et la déclaration des droits des papas.

Je suis une fille de Tasmeen Ismail (éditions Milan, 2015) :

je suis une fille

 

Ca ne concerne pas spécifiquement la jeunesse, mais l’édition en général, un article de Diglee sur la grossophobie et le problème du modèle unique dans le monde de l’image.

 

Education et genre

La blogueuse féministe Olympe prépare un web documentaire pour décrypter comment les enfants apprennent à se comporter selon leur genre, de la conception jusqu’au choix d’un métier, intitulé l’école du genre. Le documentaire n’est pas encore en ligne, mais on peut déjà suivre sa page Facebook et en découvrir des extraits.

Stereotips, un blog de mamans féministes contre les stéréotypes de genre et les clichés sexistes.

Que se passe-t-il quand on demande à des enfants de dessiner quelqu’un qui serait pompier, chirurgien, ou pilote de l’armée ? Ils imaginent des hommes dans plus de 90% des cas.

Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur, les statistiques 2016 de l’éducation nationale qui « renseigne sur la réussite comparée des filles et des garçons depuis l’école jusqu’à l’entrée dans la vie active. Elle met en évidence des différences selon les sexes en matière de parcours et de réussite des jeunes, de choix d’orientation et de poursuite d’études entre filles et garçons, qui auront des incidences ultérieures sur l’insertion dans l’emploi ainsi que sur les inégalités professionnelles et salariales entre les femmes et les hommes. »

Un Mooc pour se former à l’égalité femmes/hommes (merci Carpediem)

Bonne lecture ! Vous pouvez retrouver des liens intéressants plus régulièrement sur la page facebook du blog et sur twitter. 

Les écoles de princesses

Je reprends aujourd’hui, ma série sur les princesses.

Dans les contes classiques, les princesses semblent grandir « en sagesse, en beauté et en vertu » sans réelle intervention. Il y a là l’idée que les princesses, par leur sang noble, sont naturellement supérieures au tout-venant.

Mais aujourd’hui s’est développée l’idée que les princesses doivent être éduquées. On les rapproche par cela des petites filles « normales » (j’y reviendrai). Cependant, ce n’est malheureusement pas une occasion de remettre en question les stéréotypes, bien au contraire.

Rares sont les princesses qui, comme Alystère dans Même les princesses doivent aller à l’école (Susie Morgenstern, l’école des loisirs, 1991) fréquentent l’école publique. (D’ailleurs, son père est très réticent à l’idée de l’inscrire à l’école Saint-Just !).  

Ainsi, dans le documentaire de Stephanie Ledu et Lucie Brunellière, les princesses (Milan, 2007), la princesse a une gouvernante et des professeurs particuliers, et les leçons évoquées n’évoquent que le maintien, l’étiquette et la distinction, et en aucun cas une formation intellectuelle (les livres servant à la faire se tenir droite en les portant sur la tête).

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Mais se développe aussi, dans la littérature jeunesse contemporaine, des récits ayant lieu au sein d’écoles spéciales pour les princesses. Et là encore, les clichés sont au rendez-vous, à la fois dans les illustrations (omniprésence du rose, en particulier) et dans les cours qui y sont dispensés. Pas question de formation intellectuelle, le plus souvent, on y parle danse et quelques matières artistiques, cours qui concernent l’aspect physique et l’élégance (révérence, coiffure et maquillage…). L’univers fantastique des contes de fées y fait parfois irruption avec des cours de dressages de dragons ou de potions magique.

Citons par exemple :

L’école crinoline de Serge Carrère et Gregory Saint-Felix (4 tomes, BD Kids 2012-2014)

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« Sous l’autorité bienveillante de mademoiselle Milune, les petites filles vont faire connaissance, découvrir le château et surtout… apprendre à devenir des princesses ! Au programme : cours de révérence, ballades en forêt, leçons de chant, apprentissage de la danse, etc. Celle-ci n’est pas sans importance, car le point d’orgue de l’année est le bal de fin d’année, organisé conjointement avec une école de petits princes… » (source)

Dans Princesse : les aventures à dessiner de Guilhem Salines (Grund, 2013, épuisé) dont la mare aux mots parle ici, « Tu es une petite princesse et tu viens d’être acceptée à l’école des princesses. Quelle chance ! Tu vas pouvoir suivre des cours de danse, de dressage de dragon, de coiffure et de maquillage, bref, tu vas t’amuser ! »

La palme est atteinte par la série Princesse academy de Vivian French, publiée depuis 2006 dans la collection Bibliothèque rose et toujours en cours (le volume 50 est à paraître) :

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Dans cette « institution pour princesses modèles », les petites princesses suivent des cours de dragonologie, de haute-couture royale, de cuisine fine, de sortilèges appliqués, de voeux bien choisis, de maintien et d’élégance. « Le jour de la rentrée, chaque princesse est priée de se présenter à l’Académie munie d’un minimum de :

  • Vingt robes de bal, dessous assortis
  • Cinq paires de souliers de bal
  • Douze tenues de jour
  • Trois paires de pantoufle de velours
  • Sept robes de coktail
  • Deux paires de bottes d’équitation
  • Douze diadèmes, capes, manchons, étoles, gants et autres accessoires indispensables »

Il est question, dans ces livres, de bals, de fêtes, de petits animaux mignons, de pierres précieuses et de fleurs. D’amitié et de rivalité entre filles, aussi. Elles apprennent à être belles, distinguées, etc, mais pas à être intelligente, cultivées, capables de diriger un royaume. Quelque chose me dit qu’une école de princes serait bien différente…

Et on trouve également des livres où Barbie apprend à être une princesse, un magazine « l’école des princesses« … Et même en Angleterre une école pour apprendre aux petites filles à être une princesse, où on apprend « Comment faire une courbette lors d’une future rencontre avec la reine Elizabeth ? Ou Comment servir le thé ? Comment lire un livre en compagnie de son futur époux le prince? »

C’est donc tout une production très stéréotypée qui s’est développée. C’est à se demander si on ne préfèrerait pas quand les princesses devenaient parfaites « naturellement » !

Les maîtres et les maîtresses (on progresse, 9)

Je ne consacrerai pas d’article ici aux attentats de Paris, parce que ce n’est pas le lieu pour le faire. Si vous chercher des ressources pour en parler à vos enfants, les cahiers pédagogiques en ont réunies ici.  A mes yeux, il faut être aujourd’hui encore plus qu’hier attentif à être ouverts à une société plus diverse, et au respect de chacun de ses membres, et ce afin de « répondre » à la fois au terrorisme et aux militants d’extrême droite qui tentent de récupérer la question à coup d’islamomphobie.

Alors aujourd’hui, je fais une pose dans ma série sur les princesses et je reprends ma catégorie « on progresse » qui a pour but de présenter des livres qui prennent soin de présenter des situations non sexistes et non stéréotypées, alors même que ce n’est pas le sujet principal de l’album.

Aujourd’hui, des extraits d’un documentaire de Stephanie Ledu et Magali Clavelet, les maîtres et les maîtresses dans la collection « mes p’tits docs » chez Milan, 2015. Le titre même qui présente maîtres et maîtresses à égalité se détache de la production actuelle sur le sujet, où l’enseignant est quasiment toujours une maîtresse.

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Dans cet album, il y a (aussi) des pères qui emmènent leur enfant à l’école. Et c’est un homme qui a un peut être un peu peur. Dans cette école, les enfants ont toutes les couleurs de peau. Et cette diversité est importante afin que tous les enfants puissent se retrouver et retrouver leur environnement dans ce livre. (une enseignante est également racisée).

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Dans cet album, les hommes aussi apportent le café et préparent le repas pendant que leur femme travaille.

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Ici, le maître console alors que la maîtresse représente l’autorité :

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Et on évoque aussi la vie de famille hors du travail des hommes :

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Et pour finir, on propose aux filles comme aux garçons de jouer au maître et à la maîtresse.

Alors sur le sujet, c’est un petit documentaire qui fait du bien.

Quant au contenu du documentaire, il est plutôt bien fait mis à part qu’il insiste un peu trop à mon goût sur les règles, l’autorité et les punitions.

Les liens de la semaine (31 août 2014)

Présentation d’albums :

Cligne-cligne magazine propose une vidéo présentant l’album Totor et Lili chez les Moucheurs de nez de Philippe Corentin et Alain Le Saux (Rivages, Marseille, 1982, malheureusement épuisé) en l’introduisant par ce texte : « Sous prétexte d’une exploration du monde des Grands, c’est en réalité une cruelle caricature des comportements masculins qui est ici révélée à la jeunesse. » Philippe Corentin s’intéresse à nouveau à la question dans Papa n’a pas le temps publié chez Rivages en 1986 : « Papa n’a pas le temps présente le quotidien d’un couple, vu à travers les yeux de leur fille, qui explique les différents aspects de leur vie quotidienne : on constate très vite que la mère assume toutes les tâches ménagères et toutes les corvées, tandis que le père a, d’après le commentaire, toujours une bonne raison de ne rien faire… Le livre traite du machisme ordinaire, des clichés de la vie en couple, considérés comme normaux par de nombreuses personnes. »

Les éditions Sarbacane publient Rosie, géniale ingénieure, de Andrea Beaty et David Roberts, qui a l’air chouette. Le prénom de l’héroïne est un hommage à Rosie la riveteuse, femme ouvrière devenue symbole féministe. Je vous en reparle dès que j’ai l’occasion de le feuilleter !

Mélanie Decourt, éditrice chez Talents Hauts, est invitée sur le blog la Mare aux mots et présente des albums coup de coeur, dont Clémentine s’en va de Nella Bosnia et Adela Turin (éditions des femmes, 1976, épuisé).

 

Réfléxion, analyse :

Légothèque est un groupe de bibliothécaires qui a pour objectif de défendre une bibliothèque « engagée contre l’homophobie et les stéréotypes de genre » et de réfléchir au multiculturalisme, à la représentation des minorités. Il travaille sur les collection, mais également sur l’accueil du public. Deux membres du groupe ont répondu à une interview pour présenter leur projet ici et vous pouvez les retrouver sur leur blog, sur Facebook et sur twitter.

L’EHESS propose en 2014-2015 un cycle de conférences intitulé « Filles et Garçons, le genre fait-il La différence? » dont vous trouverez le programme ici. La première conférence s’intitule 2014 : filles et garçons, l’égalité. Pour qui ? Pour quoi ? et aura lieu le lundi 29 septembre. Une conférence sera également dédiée aux pratiques culturelles des enfants et des adolescents à l’épreuve du genre, et j’espère que je pourrai y aller (c’est le lundi 22 juin, j’ai le temps !)

Un livre qui a l’air très intéressant : »À l’école des stéréotypes. Comprendre et déconstruire » sous la dir. de C. Morin-Messabel & M. Salle (l’Harmattan, 2013). Marie Duru-Bellat le présente ici et on peut en trouver d’assez longs extraits . Deux chapitres concernent la littérature jeunesse, « Albums contre-stéréotypés et lecture offerte en Grande Section de Maternelle : mesure de l’impact sur les élèves à travers le dessin et la dictée à l’adulte » et « Corps en jeu dans la littérature de jeunesse ». D’autres chapitres concernent les manuels scolaires, l’enseignement de l’histoire, les normes de sexes dans les interactions entre enseignant(e)s et élèves…

 

Militantisme :

Ariane Baillon, qui vient d’avoir son baccalauréat a lancé une pétition intitulée « Benoît Hamon, donnez une place aux femmes dans les programmes scolaires« , aujourd’hui fermée après avoir recueilli plus de 14 000 signature. Un article ici, un autre et une émission de radio (7 minutes). Pour en savoir plus sur les représentations des hommes et des femmes dans les manuels scolaires, faites un tour sur le site du centre Hubertine Auclert qui a (entre autres) adressé un rapport au sénat sur la question. Ce centre a aussi décidé de décerner un prix pour « récompenser le caractère égalitaire d’une action ou d’un support, tels les manuels scolaires », mais ne l’ont pour le moment jamais décerné faute de manuels remplissant leurs conditions !

 

Retrouvez  les liens au fil de la semaine sur la page facebook du blog et sur twitter ! Bonne lecture.

Les liens de la quinzaine (27 avril 2014)

Désolée pour la longue absence, grand week end + panne d’internet !

Mais je reviens avec des liens.

Des chroniques croisées de la mare aux mots et de Maman Baobab avec une sélection d’albums jeunesse antisexistes. Deux blogs que j’adore sur ce sujet, c’est à découvrir absolument.

Un entretien avec la sociologue Marie Duru-Bellat à propos du rôle de l’école pour l’apprentissage des valeurs d’égalité entre les sexes (découvert via la page facebook des vendredis intellos)

Et même si ce n’est pas le sujet direct de ce blog, un article sur la diversité (ou plutôt l’absence quasi totale de diversité) dans les albums pour enfants (parce que si j’avais plein de temps, j’ouvrirais un troisième blog sur ce sujet) (grâce à Chlop).

Et à partir d’aujourd’hui, même si je continuerai à publier des articles de liens le dimanche, je vais essayer de les mettre au fur et à mesure sur la page facebook du blog.

Les liens de la quinzaine (13 avril 20104)

La semaine dernière, je n’ai pas eu le temps de chercher des liens, mais je me rattrape, en voici donc une double dose cette semaine :

Raconte moi une histoire non sexiste, un article de Slate un peu ancien (2012) mais toujours d’actualité et proposant de nombreux liens intéressants qui raconte une formation de l’association Adéquations pour pour « apprendre à chasser le sexisme dans la littérature de jeunesse ».

Des livres de fesses pour la jeunesse sur Bodoi (lien repéré grâce à Gabriel de la mare aux mots).

5 livres à offrir à ta petite soeur (ou à ton petit frère, ça marche aussi) sur mademoizelle (grands ados, jeunes adultes).

– Après avoir parlé de la représentation des genres dans les films de Disney, je vous encourage à regarder ce que ça donne si les héros de Disney et d’autres films d’animation changent de genre, d’après Samikichan.

Une image tirée d’un livre d’éducation sexuelle des années 60 à découvrir sur le blog de Si tu veux (magasin de jouet que j’ai très envie de découvrir, au passage).

– Dans la série Mythes, légendes et femmes sur Mademoizelle, après la fée Morgane dont j’avais déjà parlé, découvrez les sirènes et les Valkyries.

 

Pour élargir un peu, un article passionnant sur l’école, une analyse des pratiques enseignantes (souvent inconscientes) et qui donne des pistes pour aller vers plus d’égalité : genre et pratiques scolaires : comment éduquer à l’égalité de  Nicole Mosconi.