Je commence par un peu d’autopro :
La petite bibliographie que j’ai faite pour mon intervention en classe a également été mise en ligne sur le site des bibliothèques de la ville de Paris.
J’ai aussi parlé un peu de lutte contre les clichés dans les livres de jeunesse avec une journaliste de Grazia. Qui a interrogé plein d’autres personnes super intéressantes. Ca donne ce chouette article (même si y’aurait des trucs à dire sur certains albums choisis pour l’illustrer…).
Nouveautés de l’édition jeunesse
- La mare aux mots présente dans un article une partie des nombreux livres de portraits de femmes qui ont été publiés ces derniers mois. Un autre article, à l’occasion du 8 mars, présentait des livres pour combattre le sexisme.
- J’espère un jour pouvoir vous parler en détail de la ligue des super féministes de Mirion Malle (La Ville Brûle, 2019), mais en attendant vous pouvez aller lire l’article de Face de citrouille.
- Les éditions Talents Hauts viennent de créer une nouvelle collection, les plumées, rééditant des textes de femmes qui ont eu du succès lors de leur publication mais sont tombées dans l’oubli. Voilà un article du monde et un article d’Actualitté présentant ce projet.
- Planète Diversité publie chaque mois la liste des romans ados/jeunes adultes publiés abordant des questions LGBT ou plus largement de diversité. Voici la liste d’avril 2019.
- Sophie Gourion, militante féministe, a publié récemment chez Gründ les filles peuvent le faire aussi ! / les garçons peuvent le faire aussi !, album déconstruisant les stéréotypes de genre. Elle le présente sur son blog et en parle dans cette interview. (je vous en reparle !)
Bibliographie
Analyse des stéréotypes dans la littérature jeunesse
- Une vidéo des castors éclairés tournés à l’occasion du salon du livre de Montreuil où ils donnent la parole à des éditeurs et qui me semble être une bonne introduction à ce sujet.
- Un podcast cette fois ! Lors du salon du livre de Paris, l’émission de france culture « être et avoir » a enregistré une émission sur la révolution féministe de l’édition jeunesse. Y participent Sophie Gourion, autrice, Laurence Faron, éditrice chez Talents Hauts, Marianne Zuzula, éditrice à La Ville Brûle et Nelly Chabrol Gagne, enseignante chercheuse.
- Encore un podcast passionnant, Miroir miroir, « Livres pour enfants, ce reflet déformant » où Laura Nsafou s’interroge : « que faire pour que les livres pour enfants soient plus inclusifs ? Quel rôle peuvent jouer les lecteur·trice·s, les parents, les écoles et les maisons d’édition pour une littérature jeunesse plus universelle ? »
- Une journée d’étude a eu lieu à l’ESPE de Paris intitulée « littérature jeunesse, genre, discriminations ». Le programme : Isabelle Collet : Former à une pédagogie de l’égalité ; Anne Schneider, Vers l’égalité filles/garçons: métiers, jeux et rôles dans la littérature de jeunesse ; Laurence Joselin, Les filles et femmes handicapées dans les albums: les figures invisibles? et une Présentation des Éditions Talents Hauts. Vous pouvez retrouver un LT de la journée ici.
- Il etait une fois le corps… la construction biologique du corps dans les encyclopedies pour enfants de Christine Détrez, article passionnant qui montre à quel point les documentaires reproduisent et diffusent les stéréotypes de genre.
- Dans sa thèse de 2013, Le genre et les modèles amoureux dans la littérature de jeunesse : eléments de compréhension de l’éducation sentimentale des jeunes en France, Virginie Houadec a travaillé sur la liste de référence de livres jeunesse de l’éducation nationale pour le cycle 3. Elle se demande « Comment, à travers l’étude de la littérature de jeunesse, analyser la permanence du modèle amoureux illustré par le couple « bonne ménagère, prince charmant » et les transformations ou les déclinaisons de ce modèle ? Les livres pour la jeunesse enregistrent-ils ces changements ? Les reflètent-ils ? Comment et jusqu’où ? Les valeurs et les modèles amoureux mis en scène sont-ils différents selon le sexe du personnage ?«
Les acteurs et actrices du livre s’engagent…
- L’association DIVEKA, qui « fait la promotion et valorise la littérature jeunesse, les séries TV, les films et toutes les oeuvres culturelles à destination du jeune public, faisant la part belle à la diversité, qu’elle soit mélanique, culturelle, de genre, d’identifications sexuelles mais aussi le handicap », a son nouveau site, tout beau tout neuf !
- Un article d’Actualitté présentant les sensitivity readers, qui « traquent les extraits pouvant être reçu comme racistes, homophobes, ou encore misogynes par le public et qui pourraient échapper à l’auteur ».
- La charte des auteurs et illustrateurs jeunesse s’engagent en lançant un « plan d’action Egalité« . Elle annonce, entre autres, la « nécessité de faire un état des lieux » via une enquête interne concernant les droits d’auteur, revenus accessoires, invitations en salons, attribution de bourses, prix littéraires dotés… et « questionner également la place des stéréotypes filles-garçons dans les ouvrages de littérature de jeunesse ». Elle prévoit l’organisation d’un colloque et des ressources sur ces sujets seront mises en ligne sur son site. Son nouveau président, Guillaume Nail, s’était déjà engagé sur le sujet en juin 2017 dans cet article très intéressant.
Leur première action a été de s’associer à la Ville de Cherbourg-en-Cotentin pour créer un prix de littérature jeunesse récompensant un ou une jeune auteur ou autrice qui favorise plus d’égalité en luttant contre les stéréotypes.
Ce prix égalité jeunesse est présenté sur le site de la Charte et celui d’Actualitté.
La première édition a récompensé Catherine Castro et Quentin Zuttion pour Appelez moi Nathan.
- Vous êtes inscrits à la newsletter face de féministe ? Une « newsletter mensuelle pour une littérature jeunesse engagée ». Elle partage plein de ressources intéressantes et elle est beaucoup plus régulière que moi !
En bibliothèque
- Compte-rendu de la journée professionnelle « sexiste ? pas notre genre ! Comment agir en bibliothèque contre les stéréotypes et discriminations de genre « (Lyon, 2 juin 2018) dans le bulletin des bibliothèques de France.
- Un article sur la représentation des genres et des stéréotypes sexistes dans la littérature jeunesse vue par les collégiens suite à un atelier collège/bibliothèque avec la super @GossRachelle.
- Les attaques contre ceux qui luttent contre les stéréotypes de genre peuvent être extrêmement massives et graves. Suite à un atelier de lecture de conte non-genrés par des Drag-Queens pendant la Queer Week, la bibliothèque Louise Michel a subit une vague de harcèlement. Il faut donc rester vigilant. La bibliothèque a reçu (entre autres) le soutien de l’ABF.
A l’école
Dans la collection « la boite à outil du professeur », Naïma Anka Idrissi, Fanny Gallot, Gaël Pasquier ont publié enseigner l’égalité filles garçons (Dunod, 2018).
Composé de fiches pratiques, il aborde de nombreux sujets (du contenu des cours de français à l’aménagement de la salle de classe, en passant par l’éducation sexuelle ou les formulaires d’inscription). La littérature jeunesse sert de support pour plusieurs sujets.
- Un enseignant de CP s’interroge (entre autre) sur l’influence des stéréotypes de genre sur les emprunts de ses élèves à la bibliothèque. Et c’est passionnant : « Dans le cas présent, ma volonté de laisser les élèves libres dans leur lecture et leur exploration du fond de la bibliothèque semble participer à reconduire l’ordre du genre. Ce constat est double : à la fois, les choix des élèves sont extrêmement déterminés par leur genre, mais aussi et surtout, ces choix portent sur des ouvrages mettant en scène des représentations extrêmement outrées et stéréotypées des genres et des relations de genre (…) Cependant, il n’est pas possible pour moi de renoncer à la liberté de choix des élèves. »