Mois: mars 2014

Prince charmant (vive les stéréotypes, 5)

Avec son abonnement à Popi offert par son arrière-grand-mère, mon fils a reçu en cadeau 5 petits livres cartonnés consacrés aux héros récurrents du magazine. Parmi ces livres, il y avait « mes premiers voyages avec Lili Souris ». J’ai d’abord été agréablement surprise : Lili Souris conduit une voiture, un train, pilote un avion…

Et puis… voilà la dernière page :

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Pourquoi la rencontre amoureuse est proposée comme l’aboutissement, le final, pour une fille ? Pourquoi Lili ne peut-elle d’un coup plus conduire ? Pourquoi avoir une robe rose pour monter à cheval ? (je doute que ce soit la tenue la plus pratique). Pourquoi enfoncer dans la tête des petites filles dès la naissance qu’elles doivent attendre un prince charmant ?

 

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Les liens de la semaine (30 mars 2014)

– Le blog à l’ombre du grand arbre propose un article intitulé Drôle de genre avec une « petite sélection d’ouvrages dont les héros sont des héroïnes, et pas moins valeureuses » et un entretien avec Delphine Beauvois, auteure de On n’est pas des Poupées et Mélanie Delcourt, éditrice chez Talents Hauts.

 

– Grâce au lien précédent, je suis tombée sur un article du blog 3 étoiles sur deux albums qui me tiennent particulièrement à coeur : Marre du Rose de Nathalie Hense et Ilya Green dont j’ai déjà parlé ici et l’histoire de Julie qui avait une ombre de garçon de Christian Bruel, Anne Galland et Anne Bozellec.

Cette semaine, à la bibliothèque, nous avons découvert que notre exemplaire de l’histoire de Julie avait été censuré par un lecteur, qui a collé sur le passage qui ne lui convenait pas un post-it avec écrit en gros, en rouge et avec un point d’exclamation « CENSURÉ ! ». Autant vous dire que ça m’a donné deux fois plus envie d’en parler !

 

– Je vous parlais la semaine dernière de deux articles de Katy Guest concernant la décision de The Indépendant de ne plus chroniquer de livres « pour filles » et « pour garçons ». Le second article a été à son tour traduit en français par l’observatoire de la théorie du binaire.

 

Voilà pour cette semaine !

« littérature de jeunesse pour l’égalité » et « éduquer contre l’homophobie » par le SNUIPP

Une nouvelle bibliographie vient de rejoindre ma liste.

Il s’agit d’une sélection d’ouvrages concernant l’égalité homme/femmes et la lutte contre l’homophobie et l’acceptation des familles homoparentales. Elle réunit des ouvrages de fiction, albums pour les petits, romans pour les plus grands et les ados et un peu de poésie, de théâtre et de BD. La plupart des titres s’accompagnent d’un résumé et d’une recommandation d’âge. On y trouve en particulier les titres des éditions de femmes d’Adela Turin et Nella Bosnia réédités chez Actes Sud, des premiers romans de Thierry Lenain, des albums de Christian Bruel…

Elle a été créée par le SNUIPP, Syndicat National Unitaire des Instituteurs et des Professeurs des écoles et des PEGC. Elle est donc destinée à des enseignants et regroupe les documents par niveau scolaire (pour les petits / CM2-6e / Second degré).

Vous pouvez découvrir la première partie ici et la seconde partie .

 

éduquer contre l'homophobie SNUIPP

Le SNUIPP a aussi publié, en mai 2013, un numéro spécial de sa revue « Fenêtre sur cours » intitulé « éduquer contre l’homophobie« .

Comment est-il possible que l’insulte « pédé » soit la plus fréquente des cours de récréation et que, la plupart du temps, les enseignants n’en parlent pas ? De là est né le projet de s’intéresser à ce que font déjà les enseignantes et les enseignants, les équipes d’école, et de proposer des outils spécifiques, comme cela se fait en Belgique, au Pays-Bas ou au Canada. Les expérimentations prennent souvent comme point de départ des ouvrages de littérature jeunesse. Elles montrent que parler de sujets difficiles n’est pas un problème pour les élèves, même très jeunes, mais peut l’être pour les adultes. Les réticences, la crainte de réactions de parents et d’un manque de soutien de la hiérarchie, la conviction de ne pas savoir faire, empêchent les enseignantes et les enseignants de consacrer un temps suffisant au débat, aux représentations diverses des uns et des autres. Car il ne s’agit pas de « prosélytisme » ni d’imposer une parole du maître qui dirait ce qui est bien (ce qui est néanmoins nécessaire dans le cadre des rappels à la loi) ; au contraire il est question d’apprendre aux élèves à interroger ce qu’ils pensent et à le confronter aux autres, à entendre que d’autres ont des idées différentes, à apprendre à penser par eux-mêmes.

Ce dossier très intéressant présente des projets menés dans des classes, le plus souvent autour d’albums jeunesse, mais aussi des ressources (livres, films d’animation) et des entretiens avec des auteurs, des associatifs, des éditeurs…

Il apporte en particulier des outils et des réflexions autour des familles homoparentales, des relations amoureuses, des réponses à apporter aux insultes homophobes, le lien avec la déconstruction des stéréotypes genrés…

On y trouve des entretiens avec :

– Dominique Richard, auteur du journal d’une grosse patate

– Béatrice Boutignon, auteure de Tango a deux papas et Une histoire de familles

– Jean-Christophe Mazurie, auteur de Philomène m’aime

– les éditrices de Talents Hauts.

J’aime particulièrement les compte-rendus d’expériences menées dans les classes, montrant l’ouverture des enfants et la richesse des échanges permis par des livres.

Pas besoin de deux chromosomes X pour changer une couche (on progresse, 3)

La preuve en images :

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Bon voyage bébé ! de Béatrice Alemagna (Hélium, 2013)

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Les heureux parents de Laeticia Bourget et Emmanuelle Houdart (Thierry Magnier, 2009). Je le présente plus en détail ici.

Ca me rappelle une anecdote rapportée par une amie. Elle discutait avec des futurs parents, et le papa affirmait haut et fort qu’il changerait une couche tous les jours… Avant de découvrir stupéfait qu’il fallait changer les bébés… plusieurs fois par jour !

Les liens de la quinzaine (23 mars 2014)

J’étais en vacances la semaine dernière, voilà donc une double dose de liens !

– Une intervention de Gael Aymon, auteur engagé dans la lutte contre les stéréotypes dans la littérature jeunesse, à propos de la polémique récente (découverte grace à Chlop) :

Ces polémiques ont aussi mis en évidence un isolement de la littérature jeunesse. Peu ou pas d’auteurs, ni d’éditeurs, de littérature générale pour s’émouvoir de ce que cette mise en cause des livres jeunesse représentait une attaque en règle contre tous les livres. (…). On commence pourtant très souvent par pointer du doigt les livres jeunesse pour mieux s’attaquer ensuite à tous les autres. (…) La littérature jeunesse française a une diversité et une richesse uniques. Aujourd’hui que le soufflé médiatique semble retomber, la crainte de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse et d’une grande partie des professionnels du secteur est de voir s’opérer un glissement insidieux vers une littérature jeunesse à l’anglo-saxonne, sans prise de risque, n’abordant aucun sujet délicat ni thème de société. Une littérature dédiée au divertissement, sans fond, ni ambitions autres que commerciales. Notre profession était déjà extrêmement précarisée. Nous craignons donc une autocensure des auteurs et une frilosité des éditeurs face aux risques économiques que représentent désormais certains sujets. Frilosité des libraires aussi, peu tentés de se retrouver avec de coûteux stocks de livres polémiques sur les bras, mais également des enseignants, livrés à eux-mêmes, qui ne se risqueront plus à étudier en classe des ouvrages susceptibles de leur attirer les foudres de certains parents devenus suspicieux.

– Une représentation de la pièce « Oh Boy » (adaptée du roman de Marie-Aude Murail) devant une classe de primaire a été annulée par l’inspection académique par crainte d’une réaction hostile des parents d’élèves, car le personnage principal est homosexuel. Voilà un article de l’express sur le sujet, le communiqué de presse du syndicat Sud, une analyse sur le blog de Pierre-Michel Robert et une réaction de Lu-cie and co. Personnellement, je n’ai pas vu la pièce mais je considère le roman de Marie-Aude Murail comme un chef d’oeuvre. Et cela me semble une bien triste illustration de la « frilosité » et de « l’autocensure » dont parle Gael Aymon.

– Une analyse théorique de la littérature jeunesse engagée en deux partie (début, fin)  et un article sur la notion d’adulte caché par Clémentine Beauvais qui me semblent indispensables pour réfléchir à la littérature jeunesse antisexiste.

– Dans libération, Philippe Reigné se demande s’il faut brûler le club des cinq dans lequel « Claude a horreur d’être une fille et, pour lui faire plaisir, nous l’appelons Claude, ce qui fait plus masculin » (je modererais quand même l’aspect « révolutionnaire » du club des cinq en rappelant que le personnage d’Annie est au contraire très stéréotypé. Un exemple : « Annie avait fait griller du pain, et les garçons lui dirent qu’elle était une fameuse petite ménagère. Ce compliment la combla de joie.« ).

– Je vous avais déjà mis un lien vers la pétition  Lets Books be books qui lutte contre les livres « pour filles » et « pour garçons », voilà la réaction en anglais de la critique littéraire à The Independant Katy Guest qui annonce que les livres « pour filles » ou « pour garçons » ne seront plus chroniqués et le second article qu’elle a écrit pour répondre aux commentaires sur le premier article. Le premier article a été traduit en français par l’observatoire de la théorie du binaire, tumblr que je viens de découvrir mais qui est déjà dans mes favoris, qui propose chaque jour des ressources sur le thème du genre.

– Un article d’Anne-Charlotte Husson qui regroupe des ressources pour parler de féminisme et du genre à des enfants et des ados.

 

bonne lecture !

Salon du livre de Paris

A partir de demain, c’est le salon du livre de Paris. Un des grands axes du salon du livre s’intitule « Lettres aux féminin » :

La femme est-elle l’avenir de la littérature ? Ou les femmes écrivent-elles déjà, et peut-être depuis plus longtemps qu’on ne le dit, les pages les plus fécondes de l’aventure littéraire? Les plus grands lecteurs sont bien des lectrices qui donnent à la littérature contemporaine l’écho qu’elle mérite.

Et parmi les auteurs les plus créatifs, les plus effrontés, et les plus hardis, n’y aurait-il pas aujourd’hui une majorité d’écrivaines ? Quels sont les thèmes, les discours, les aspirations de cette littérature au féminin ? Y a-t-il un style qui lui serait propre ? La notion de littérature féminine a-t-elle un sens ?

Les grandes figures féminines de la création contemporaine apportent leurs réponses à autant de questions qui agitent les cœurs et les esprits en plein débat sur le féminin, la féminité, le féminisme.

Cela concerne surtout la littérature adulte (ce qui n’est pas moins intéressant mais n’est pas le sujet de ce blog, donc je vous laisse découvrir tout ça sur le site du salon du livre).

Mais certaines animations jeunesse s’intéressent de près aux femmes et aux filles en tant qu’auteur et en tant que personnages :

– « Place aux illustratrices » (parce qu’il est également intéressant de noter si les auteurs sont des hommes ou des femmes), rencontre avec Aurélia Fronty et Isabel Gil, à partir de 4 ans, vendredi 21 mars 2014 à 10h sur la petite scène.

– « les clichés ont la tête dure : ça tombe bien, les filles aussi », pour parler des albums qui écrabouillent les stéréotypes avec les éditions La ville brûle, Albin Michel Jeunesse et Talents Hauts,  à partir de 5 ans, vendredi 21 mars 2014 à 15h30 sur la petite scène.

– « Histoires de femmes », une rencontre autour d’héroïnes de romans pour ados avec Pascale Maret, Frédérique Geguelt, Paule du Bouchet et Stephane Servant, à partir de 14 ans, vendredi 21 mars 2014 à 17h30 sur la petite scène.

Je ne pourrai malheureusement pas y aller, si vous y êtes, vous viendrez me raconter ?

Deux bibliographies de l’atelier des merveilles

Dans l’onglet Analyse des représentations genrées, il y a déjà des références, et en particulier les bibliographies de l’Atelier des merveilles. J’avais envie de vous les présenter plus en détail, parce que de toutes celles que je cite, ce sont mes préférées.
Déjà, parce qu’elles ont été illustrées par mes deux illustratrices préférées (Emmanuelle Houdart pour la première, Ilya Green pour la seconde).
Ensuite, parce que je partage leur façon de penser concernant le choix des livres :

« Les livres qui nous plaisent le plus ne sont pas ceux qui sont les plus démonstratifs, souvent caricaturaux par excès inverse, mais ceux qui ont métabolisé cette nécessaire évolution des identités et des rôles au point qu’elle se fonde dans la littérature à l’oeuvre. »

Enfin, parce que je trouve particulièrement intéressante la démarche de l’élaboration de cette bibliographie. En effet, l’atelier des merveilles accueille depuis 2003 parents et enfants une fois par semaine, après l’école, à la BCD de l’école du Centre au Teil, en Ardèche, pour des goûters-lecture ouverts à tous. « Des parents bénévoles l’animent pour vivre une expérience heureuse : échanger entre parents et enfants sur tous les sujets de la vie que l’album nous offre en partage. » (intro de « Pour bousculer les stéréotypes filles garçons »). Les Délégations aux Droits des femmes et à l’égalité (Ardèche & Drôme) leur ont demandé de partager leurs lectures sur le thème de l’égalité entre filles et garçons et cela a aboutit à la publication de la bibliographie de 2009 : « Pour l’égalité entre filles et garçons » :

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Elle était disponible sur le site du crdp de Grenoble mais il ne semble plus fonctionner actuellement. On peut la télécharger en PDF ici.

Cette bibliographie regroupe 100 titres, albums et quelques documentaires. Elle a  été élaborée par des parents, avec des livres qu’ils ont lu à leurs enfants lors des goûters-lectures. Des parents qui  insistent sur leur position de lecteurs et non de prescripteurs.

c’est donc à partir de la diversité de nos expériences de vie et la richesse des histoires que la littérature nous propose, que nous avons dressé cette sélection subjective d’albums. Ils sont des supports pour réfléchir, débattre, en toute liberté, étayer nos points de vue ou les déconstruire, ensemble.

Elle a été tirée à plusieurs milliers d’exemplaires et distribuée dans toutes les écoles primaires de Drôme et d’Ardèche, et est disponible en PDF.

Fort de ce succès, une seconde bibliographie a été publiée en 2011, intitulée « Pour vivre ensemble, riches de nos différences » et présentant 100 albums luttant contre les discriminations, au sens large. Elle comporte « une rubrique est consacrée à « l’Egalité des sexes » avec 12 albums pour mieux comprendre les enjeux et lutter contre les stéréotypes » publiés (ou réédités) en 2010 et 2011.

Enfin, une troisième bibliographie intitulée « Pour bousculer les stéréotypes filles garçons » a été publiée en 2013 .

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Il s’agit d’actualiser la première bibliographie à travers 92 titres publiés entre 2009 et 2013. Après avoir déploré une édition jeunesse qui se contente majoritairement de reproduire les stéréotypes, l’atelier des merveilles présente son travail ainsi :

A défaut d’égalité, il s’agit donc de compenser, par des visions plusnuancées, critiques, originales ou décalées, des rôles des hommes et des femmes, afin d’élargir le champ des possibles. Mais aussi de continuer à penser l’émancipation sous toutes ses formes. L’invisibilité des femmes dans certaines fonctions est aussi insupportable que celle des hommes dans d’autres. Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’albums qui témoignent des changements positifs, de positionnements naturellement égalitaires sans s’appesantir ?

Le blog de l’association présente régulièrement de nouveaux albums, dont des albums antisexistes qu’on peut retrouver avec les tags genre, stéréotype, condition féminine, féminisme, égalité, sexisme et relation garçon fille.

L’atelier des merveilles a été emporté ces dernières semaines dans la polémique autour de Tous à poil. Jean-François Copé a présenté l’album ainsi : « Ça vient du centre de documentation pédagogique, ça fait partie de la liste des livres recommandés aux enseignants pour faire la classe aux enfants de primaire ». En réalité, Tous à poil figure dans la bibliographie « Pour bousculer les stéréotypes fille garçon » où il est présenté ainsi :

A poil le bébé ! A poil les voisins, le policier, la mamie, les footballeurs, la maîtresse, le docteur, le président directeur général, les dames de la cantine… Tous à poil ! Un étonnant album qui montre des personnages en train de se déshabiller, les uns après les autres, pour une baignade jouissive, une nudité heureuse, où chacun est vu dans sa nature, jeune, vieux, homme, femme, fille, garçon, en toute simplicité, avec un humour chaleureux, loin des images complexantes des médias. Rare et bienvenu !

La bibliographie a été proposée parmi les ressources possibles pour les enseignants sur le site du CRDP de Grenoble puis sur le site de l’ABCD de l’égalité (pour les détails, voir ici et ). Il a été suite à la polémique retiré du site de l’ABCD de l’égalité (voir ici). Copé s’en est pris ensuite directement à l’atelier des merveilles et à Cécile Moulain (qui a fait partie de la LCR), considérant que l’objectif est «  la défense de la lutte des classes.Car vous comprenez bien que le choix des profils qui ont été déshabillés dans Tous à poil c’est aussi pour montrer qu’on ne veut plus de la marque d’autorité, quand on déshabille une maitresse, un policier, un président directeur général ! ».

L’atelier des merveilles a répondu sur son blog ici, et .

Grâce à la littérature jeunesse, nous échangeons comme nulle part ailleurs, entre parents et enfants et entre pairs, que la parentalité et la scolarisation de nos enfants dans l’école de la république a réunis sur un territoire à habiter ensemble. Le plus souvent, ce sont les enfants qui amènent leurs parents à ce rendez-vous unique, chaleureux, gratuit, volontaire, joyeux. (…) Nous lisons ensemble et construisons à plusieurs le sens (multiple) de ce que nous lisons avec ce que chacun est à ce moment là, ce qu’il a envie, besoin d’y trouver pour mieux se comprendre, appréhender le monde, ressentir des émotions, penser la vie.

Si penser ces rendez-vous familiaux comme des espaces de socialisation intergénérationnelle, d’expression libre et de culture est politique,

si échanger sur tout ce qui fait nos vies, être traversé par ce qui traverse tout individu dans cette société et tenter de le comprendre avec l’aide de la littérature, est politique,

si faire une expérience associative, sans chef (ni présidente), mais en collectif, où papas et mamans s’investissent et promeuvent en les vivant des relations humaines égalitaires, est politique

si participer à la vie de notre cité, s’accompagner mutuellement dans notre parentalité, s’entraider, accompagner nos enfants dans leurs découvertes, permettre la rencontre d’œuvres et de créateurs pour changer la vie, est politique

alors, oui, cette politique est la nôtre.

J’ai parlé longuement, mais je vous conseille vivement d’écouter les parents de l’atelier des merveilles, en particulier dans cette émission de radio passionnante où les parents s’expriment avec beaucoup d’intelligence et dans cette vidéo :

<p><a href= »http://vimeo.com/87071193″>L’Atelier des Merveilles, Le teil, Ardèche</a> from <a href= »http://vimeo.com/user5052785″>MONTANT Mich&egrave;le</a> on <a href= »https://vimeo.com »>Vimeo</a&gt;.</p>

(Vidéo présentée ici)

Vous pouvez aussi trouver un article sur l’histoire et le fonctionnement de l’atelier des merveilles à la dernière page de ce document ou une présentation par une librairie partenaire. Et plongez dans les bibliographies, elles valent le coup !

Ha ha ha ! (vive les stéréotypes, 3)

Les blagues sexistes c’est courant. Aujourd’hui, on en retrouve imprimées dans un livre : Les meilleures blagues de Toto à travers l’Europe de Romain Seignovert (J’ai lu, 2013). Ce n’est à proprement parler pas un livre pour enfants, mais que je mets quand même ici parce que les blagues de Toto sont quand même plutôt destinées aux enfants, et qu’on nous l’a proposé sur nos listes d’acquisition « jeunesse ».

Et je vous jure que j’ai ouvert le livre au hasard et que je suis tombée sur cette page :

(Jantje est l’équivalent de « Toto »)

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Pour ceux qui trouvent que « oh, c’est juste de l’humour », un peu de lecture ici et .

Les liens de la semaine (9 mars 2014)

Une fois par semaine (dans la mesure du possible), je vous donnerai des liens vers des articles que j’ai trouvé intéressants. Il s’agira d’articles parus pendant la semaine ou d’articles plus anciens, mais que j’ai découvert cette semaine au hasard de mes pérégrinations sur internet ou que des gentils lecteurs du blog m’ont conseillé.

Cette semaine :

– Une émission de radio, l’humeur vagabonde sur France Inter, consacrée à la polémique autour de Tous à poils ! avec Thierry Magnier (éditeur) et Christophe Honoré (auteur) qu’on peut réécouter ici et qui a le mérite de donner aussi la parole aux enfants (grâce à Chlop).

–  Un article de libération :  « Livres pour enfants : les stéréotypes n’ont jamais été aussi présents » qui donne la parole à Mariotte Pullman, l’auteur de l’inconvénient d’être féministe en librairie jeunesse (qu’on retrouve dans Analyse des représentations genrées) et à Clémentine Beauvais (son blog) dont je parlais déjà la semaine dernière.

– Un autre article de libération intéressant, même si plus ancien, qui aborde en particulier la presse pour petites filles.

– Une pétition en Angleterre intitulée Lets Books be books qui lutte contre les livres « pour filles » et « pour garçons » et un article qui en parle (liens en anglais) (grâce au cabas de Za).

– Une analyse du personnage de la fée Morgane dans les légendes arthuriennes.

– On s’éloigne de la littérature jeunesse, et même de la littérature tout court, mais j’avais aussi envie de citer ce tumblr « et sinon, je fais de la politique » où des femmes politiques rapportent les réflexions qu’on leur a faites, et aussi de vous conseiller le documentaire « la dernière vague du féminisme ? » qui résume l’essentiel des combats passés et des combats actuels des féministes, et présente différents mouvements (alors bien sur en 52 minutes tout n’est pas traité, mais c’est intéressant pour une première approche du sujet).